Régis et ses amis en train de planter des plans de bambou à l'aide d'une mini pelle
Horizom culture durable
3 min
9/1/2025

Quels sont les besoins en eau du bambou ?

Sommaire

Pourquoi l’eau est-elle essentielle les premières années ?
Quelle quantité d’eau pour un bon rendement ?
Itinéraire technique : moments clés pour l’irrigation
Irrigation ou pas ? Choisissez la solution adaptée à votre parcelle
Étape clé : analyse approfondie de votre parcelle

Pourquoi l’eau est-elle essentielle les premières années ?

Les premières années de culture sont déterminantes pour assurer une croissance rapide et un bon enracinement du bambou. Durant cette période, l’eau joue un rôle central pour :

  • Favoriser l’enracinement : Les jeunes plants de bambou ont besoin d'un apport régulier pour un développement optimal du système racinaire.
  • Encourager la sortie des premières pousses : Une irrigation suffisante au printemps, lors de la croissance active, est cruciale pour garantir un développement optimal.

Sans un apport en eau suffisant, le développement de la bambousaie peut être retardé, ralentissant la rentrée en production.

Quelle quantité d’eau pour un bon rendement ?

Pour produire 30 tonnes de matière sèche par hectare et par an, une bambousaie mature a besoin d'un apport supplémentaire par irrigation d'environ 1 500 m³ d’eau par hectare et par an. Cependant, ce besoin varie selon :

  • La pluviométrie locale :
  • Cette valeur moyenne correspond à des zones où la pluviométrie annuelle est d’environ 750 mm. Nous recommandons de ne pas planter si la pluviométrie annuelle est inférieure à 750 mm, car le recours à l’irrigation serait trop important.
  • La nature du sol :
  • Les sols dont la réserve utile (RU) est élevée stockent mieux l’eau, réduisant les besoins d’irrigation.
  • Le cycle de croissance :
  • Le bambou a besoin de plus d’eau au printemps, lors de la sortie des nouvelles pousses, et en été, pour maintenir une croissance vigoureuse. La répartition des précipitations dans le temps est donc à prendre en compte.

Itinéraire technique : moments clés pour l’irrigation

L’itinéraire technique pour une culture de bambou performante repose sur une gestion hydrique ciblée :

  1. Printemps (sortie des pousses) :
    • Période critique pour les rendements futurs, la bambousaie ne doit pas manquer d'eau. Dans certains cas, la pluviométrie naturelle au printemps est suffisante . Dans d'autre cas, un apport par irrigation sera nécessaire pour soutenir la croissance rapide des chaumes.
  2. Été (reconstitution des réserves) :
    • En été, la bambousaie reconstitue les stocks de sucres utilisés au printemps pour soutenir la croissance des nouvelles pousses. C'est aussi la période où les rhizomes se développent. Un stress trop important à cette période sera donc dommageable pour les rendements de l'année suivante, et pour le développement sur la parcelle les premières années.
  3. Automne et hiver :
    • Les besoins en eau diminuent et sont généralement couvert par la pluviométrie naturelle. Il reste essentiel de surveiller les jeunes plantations dans le cas d'automnes particulièrement secs.

Irrigation ou pas ? Choisissez la solution adaptée à votre parcelle

1. Irrigation goutte-à-goutte : sécurité et distribution ciblée

Durant les premières années, une irrigation via un goutte-à-goutte de surface piloté par sonde capacitive est fortement recommandée. Cette méthode présente plusieurs avantages :

  • Apports ciblés et réguliers : Idéal pour soutenir la sortie des pousses au printemps, en fonction de la pluviométrie.
  • Économie d’eau : La distribution localisée limite les pertes par évaporation.
  • Pilotage à distance : Gain de temps

Ce système garantit une croissance uniforme et des rendements stables, tout en optimisant la consommation d’eau.

Cette solution représente néanmoins un coût : environ 4 000€ / ha, pouvant varier selon les projets.

Pour vous donner un aperçu, voici le système de pilotage de l’irrigation, ainsi que les partenariats commerciaux et R&D en cours avec leaders du marché :

Irrigation goutte-à-goutte installé sur une plantation récente de bambous
Sonde capacitive - CoRHIZE
Station météo - Sencrop
Compteurs communicants - Netafim

2. Irrigation sans goutte-à-goutte : une alternative plus responsable

En travaillant de manière à maximiser l'usage de la pluviométrie naturelle par la bambousaie, il est possible d'envisager certains projets sans système d'irrigation par goutte à goutte.

Cette méthode actuellement mise en oeuvre par Horizom, est basée sur les principes de l'hydrologie régénérative. Elle repose sur 3 piliers :

  • L'eau : repenser les modes d'écoulement d'eau sur la parcelle pour favoriser sa répartition et son infiltration.
  • Le sol : retrouver un sol vivant, riche en matière organique, pour maximiser la réserve utile et assurer une circulation verticale de l'eau (apports massif de MO, limitation du travail du sol, etc.).
  • Le végétal : couverture maximale des sols, introduction de l'arbre dans le système (couverts végétaux, plantation de haies).

Cette méthode est particulièrement adaptée aux sols alluviaux et/ou proches de cours d’eau. Cependant, afin de garantir des rendements suffisants, et ce sans système d'irrigation par goutte à goutte, il est nécessaire de pouvoir irriguer par gravité, à travers les infrastructures créées (noues, bassins).

Exemple d'une noue créée dans l'Indre sur l'une des plantations à venir d'Horizom. Sur la droite, du feutre végétal et des jeunes arbustes de l'Indre. Chantier mené avec Mytree et Alain Vidal.

Étapes à suivre avant de se lancer

Avant d’adopter cette approche, une étude de terrain est indispensable pour évaluer la faisabilité du projet, et quelques éléments clés sont à prendre en compte :

  • Les rendements seront plus faibles qu'avec un système d'irrigation goutte-à-goutte.
  • La mise en place est généralement plus lente (étude, devis et aménagement nécessaires).
  • Pas d'économies par rapport à un goutte-à-goutte, car les travaux d'aménagement de la parcelle et de restauration des sols sont coûteux.

3. Cultiver sans irrigation : une option risquée

Dans les régions bénéficiant d’une pluviométrie abondante et de sols profonds, il est envisageable de cultiver le bambou sans irrigation. Cependant, cette méthode présente des limites importantes :

  • Rendements inférieures et fluctuants, car dépendant des conditions climatiques.
  • Risques accrus lors des sécheresses estivales.

Cette option convient uniquement dans des cas exceptionnels où les conditions naturelles garantissent un minimum de sécurité hydrique.

Étape clé : analyse approfondie de votre parcelle

Agriculture et gestion de l’eau : un équilibre à trouver

Chez Horizom, nous sommes convaincus qu’une irrigation raisonnée est compatible avec une agriculture durable. Avant de choisir une stratégie d’irrigation, il est essentiel d’évaluer les caractéristiques de votre terrain :

  1. Pluviométrie locale : Quelle quantité d’eau est disponible naturellement ?
  2. Type de sol : Peut-il retenir suffisamment d’eau pour traverser les périodes sèches ?
  3. Ressources disponibles : Disposez-vous d’un cours d’eau, d’une nappe phréatique ou d’un système de récupération des eaux de pluie ?

Pour y parvenir, nous vous aidons à identifier les solutions les plus adaptées à vos objectifs et à votre parcelle. N'hésitez pas à nous contacter pour évaluer les besoins en eau de votre parcelle et maximiser vos rendements tout en respectant l’environnement.